Davar (Parole en hébreu) est une association née en 1985 qui propose des sessions de dialogueet d’étude de la Parole de Dieu entre croyants juifs et chrétiens. Tous les étés, Davar organise une session de 8 jours. Pour différentes raisons les organisateurs ont souhaité changer de lieu et donc venir cette année dans
notre maison de Nouan.
Le 1er juillet, un cuisinier juif et son chomer (personne qui surveille la casherout) sont arrivés, notre cuisine a été cashérisée et tous les repas servis ont été garantiscasher beth din, un certificat de casherout a d’ailleursété apposé sur un des murs du réfectoire ! Puis ce fut au tour de notre salle de la Visitation d’être transformée
en synagogue : dans une armoire fut déposé un sefer Torah et un pupitre pour la lecture de la Parole fut installé, le tout bien entendu orienté vers Jérusalem. Et comme il se doit, les chaises furent disposées de telle sorte qu’hommes et femmes soientséparés !
Les participants à la session sont arrivés le 2 juillet, 90 dont 34 juifs
pour la plupart orthodoxes consistoriaux. Il y avait tous les jours
environ 6 heures d’étude, le thème de cette année était : Le défi de
la terre d’Israël : un lieu pour Dieu ? L’étude portait sur la Bible mais
aussi sur le Talmud, les midrashim et la tradition mystique juive. Les
intervenants juifs étaient Armand Abecassis bien connu pour ses
livres et les émissions télévisées (et pour être l’ancien professeur
de philosophie de Fr. Henry Donneaud !!!), le professeur Edouard
Robberechts, l’ex Grand Rabbin de France Gilles Bernheim et le professeur Franklin Rausky,
directeur de l’Institut Elie Wiesel à Paris. Leurs enseignements furent passionnants, de très grande qualité. Nous étions 6 frèreset sœurs de la Communauté à les suivre. Du côté catholique, des enseignements furent donnés par le P. Etienne Nodet, dominicain de Jérusalem, ils devaient être aussi donnés par le P. Louis-MarieCoudray, bénédictin d’Abu Gosh, et responsable auprès desévêques de France du dialogue judéo-chrétien mais il dut rentreren Israël en raison de la mort de son Père Abbé… et il me futdemandé de le remplacer !!! Les longs échanges entre juifs et chrétiens pendant les repas, pendant les pauses sous les parasols du bar que nous avions aménagé furent très profonds, très vrais, en partant une femme juive en parlant de ces échanges a pu me dire « j’ai goûté aux temps messianiques ! »
Il y eut bien entendu des temps de prière en commun, le cabbalatshabbat mais aussi l’office du matin de shabbat et l’après-midi un temps d’étude de la parasha. Impressionnant de voir les hommes en talit le samedi matin prier au cœur de notre maison ! La table de shabbat fut très belle, les partages encore plus longs que les autres jours. Pour que nos frères juifs puissent vivre les obligations de shabbat certaines adaptations furent nécessaires
comme par exemple ne pas éteindre la lumière…
Avec beaucoup de simplicité avant le shabbat, les femmes juives ont expliqué comment elles préparaient le shabbat, comment elles le vivaient permettant ainsi d’entrer dans l’intimité d’unefamille juive.
Et puis le dimanche, un certain nombre de juifs sont venus à la messe, ils sont sortis conquis par nos chants qui étaient bien entendu en hébreu. Certains juifs pensaient trouver une liturgie austère, raide, ils furent heureusement surpris par notre liturgie,par la joie, par les enfants courant dans l’église, l’un d’eux m’adit : « on se serait cru à la synagogue du dimanche ».
Ce fut une expérience unique pour la maison, nous replongeant
profondément au cœur d’un élément fort de notre charisme
communautaire. Unanimement tous les participants à la session et
plus particulièrement les juifs veulent revenir l’année prochaine à Nouan. Armand Abecassis afait un discours émouvant en partant, disant combien la présence d’une communauté portant inscrit dans sa spiritualité le désir d’une communion forte avec Israël avait changé l’ambiance de cette session et avait aidé à avancer dans le dialogue entre juifs et chrétiens. Baruch ha Shem ! Vous pouvez déjà noter les dates de l’année prochaine du 7 au 14 juillet… il est possible à une dizaine de frères et sœurs de la Communauté d’y participer…