Rencontre sur le Talmud

Pendant trois jours des femmes de différentes tendances du judaïsme (orthodoxe, libérale, massorti) se sont réunies à Troyes pour penser la place de la femme dans le judaïsme, ceci à partir de la Bible, du Talmud, des

midrashim, de la halakha mais aussi de la Cabbale. Temps d’ateliers, de conférences se sont alternés, le toutd’une grande qualité. Des officesrythmaient les journées. Nous étions environ une centaine. Pourquoi ce congrès a-t-il eu lieu à Troyes ? Parce

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que c’est la ville natale du grand maître du judaïsme, Rachi, qui a créé un

centre d’études juives au XIème siècle. Rachi avait trois filles à qui ilpermettait d’étudier, de porter le talit et de prier, « si elles le désirent…rien ne saurait les empêcher » écrivit-il à propos de l’instruction des femmes, révolution à l’époque, d’où le nom du congrès « les Filles de Rachi ». Un centre a été construit à la place de l’ancienne synagogue deTroyes en l’honneur de ce maître.

La session fut animée par des femmes rabbins venues d’Angleterre, d’Israël, des USA, de France mais aussi des universitaires. En raison de mon poste de directrice du Centre Chrétien d’Etudes juives des

Bernardins, j’ai eu la chance avec deux pasteures d’être invitée à ce congrès. Ce fut très dense ettrès riche, l’occasion de rentrer un peu plus dans la pensée juive, les méthodes d’interprétationjuives, le redoutable art du questionnement juif !

J’ai aimé le témoignage d’une femme rabbin, elle est rabbin depuis 25 ans en Israël, à un momentde sa vie, elle s’est dit : « j’étudie des textes, je les ai tout le temps devant moi, j’ai rencontré destextes mais Lui est-ce que je l’ai rencontré ? Les autres est-ce que je les rencontre ? Et sa réponsefut non… Elle s’est mise à se former à la prière, à l’accompagnement spirituel… Elle a fondé en Israël un centre pour former des rabbins à l’accompagnement spirituel. Aux USA, j’ai rencontré unrabbin qui a initié des retraites spirituelles et dans un échange récent, une jeune fille juiveparisienne m’a avoué envier les catholiques pour leur relation directe avec le Seigneur !

Ces temps d’études partagées, d’échanges libres, nous font avancer dans le dialogue mais surtout font advenir le Royaume !

Sylvaine Lacout